Olivier Page aborde naturellement les êtres grâce à sa sensibilité et son intuition. C’est son originalité, son style. Curieux de tout, adaptable à toutes les situations, sans préjugés, il va à la rencontre des gens les plus divers. A commencer par ce héros de la guerre qu'il accompagne pendant une semaine sur les champs de bataille où il a échappé de justesse à la mort. Et ce vieil homme – comme tous les autres interlocuteurs – acceptera de se soumettre au questionnaire de Proust. Il sympathise avec le plus grand intellectuel communiste francophone, âgé de 90 ans, puis est invité par un haut dirigeant du Parti qui transporte les cendres de son frère dans une urne funéraire retrouvée par une médium para-psychologue douée de pouvoirs étranges. Il rencontre des peintres, des musiciens, des réalisateurs d’avant-garde, des artistes parmi les plus en vue de ce pays, souvent ennuyés par la censure. Ces rencontres font l'objet de témoignages inédits car, à ce jour, la presse française n'a jamais abordé ces sujets.
Il accompagne la jeunesse dorée dans les soirées les plus folles de Hanoi, mange à la table des conducteurs de cyclo-pousse comme des historiens. Il découvre un hôtel pour chiens et chats tenu par un boxeur philosophe, s’entretient avec les gens les plus divers, aubergistes, petits vendeurs et commerçants, capitaines, bateliers, entrepreneurs, avocats, financiers, nouveaux riches, bouddhistes, catholiques, membres de sectes religieuses. Il frappe aussi à la porte du glamour et de la mode, est reçu par des designers de renom, des couturiers très tendance, des journalistes épris de vérité, des mannequins admiratrices de l’oncle Hô (Hô Chi Minh), et brosse le portrait d’une des plus belles femmes du Viêt Nam, en hommage à la beauté asiatique.
Le périple sur la route MandarineL’auteur monte d’abord jusqu’à la frontière chinoise, puis il suit la “route de la Mort“ sous la pluie (où la guerre d’Indochine a commencé). Il s'installe quelque temps à Hanoi, à Hué, à Hô Chi Minh-Ville et arpente le pavé de ces grandes villes en croissance. Il entame la traversée du pays en empruntant l’ancienne route Mandarine (aujourd’hui route nationale numéro un), s’arrête sur le 17e parallèle, où se déroulèrent les combats les plus meurtriers de la guerre du Viêt Nam, descend dans les ténébreuses galeries souterraines de Vinh Moc, naguère refuges des combattants sous les bombes, s’aventure dans le premier vignoble du Viêt Nam à Dalat, vogue au gré des rivières et des chemins de traverse, zigzague dans le delta du Mékong en péniche de marchandises accompagné d’un ex-boat people, puis continue sa route, au gré de sa fantaisie et de ses sympathies, sur un taxi-moto et en bateau jusqu’à l’extrémité sud du pays, dernier morceau de forêt maritime miraculeusement préservée, avant d’arriver à la mer.